C’est l’histoire d’une nécrologiste trop discrète qui en a eu assez d’attendre que la mort fasse son boulot. Depuis ce vendredi 18 avril 2025, Obituary, la série irlandaise noire signée Ray Lawlor, débarque sur Paramount+ (et MyCanal) pour six épisodes d’humour sec, de morale bancale et de cadavres bien sentis.

La pige ou la vie

Dans la petite ville (fictive) de Kilraven, Elvira Clancy écrit des nécrologies pour un journal local en voie de disparition. Et comme le patron a eu la brillante idée de la payer à la publication, Elvira se dit : “Pourquoi ne pas accélérer un peu le processus ?” Résultat : elle commence à tuer les gens dont elle rédige les hommages. Discrètement. Efficacement. Jusqu’à ce que les choses, évidemment, se compliquent.

 

C’est absurde, glaçant, et profondément contemporain : Obituary dresse un portrait acide du monde du travail à la dérive, où même la mort devient un KPI.

Une anti-héroïne qu’on n’ose pas détester

Siobhán Cullen (vue dans The Dry et The Split) incarne Elvira avec une précision glaçante. Ni folle, ni cynique : juste une femme seule, douée, invisible… qui finit par agir. Et c’est peut-être ce qui dérange le plus : sa logique n’est pas si éloignée de la nôtre.

À ses côtés, Michael Smiley, Ronan Raftery et Danielle Galligan enrichissent cette galerie de personnages aussi paumés que complices malgré eux.

Humour noir, meurtres blancs

Pas de surenchère sanglante, pas de twist artificiel : Obituary joue plutôt la carte de l’absurde bien écrit, dans la veine d’un “Fargo” minimaliste ou d’un “Barry” version irlandaise. Les dialogues claquent, les silences pèsent, et chaque épisode grignote un peu plus la frontière entre banalité et monstruosité.

C’est ce mélange de petites choses — la pluie, un article, un regard — qui rend la série si dérangeante : rien n’est spectaculaire, tout est plausible.

Ce que dit la critique

Saluée dès sa diffusion sur RTÉ en 2023, Obituary affiche un score de 100 % sur Rotten Tomatoes. La presse irlandaise parle d’une “perle macabre”. En France, les premiers retours parlent déjà d’un “OVNI discret mais jouissif” (Télérama). Bref, une série qui ne fait pas de bruit, mais qui frappe juste.

Pas de saison 2 annoncée, mais…

Pour l’instant, la série reste une mini-série en six épisodes, bouclée, dense, sans bavardage. Mais vu l’accueil critique et le potentiel de son personnage principal, on n’est pas à l’abri d’un retour, surtout si les plateformes décident de capitaliser sur ce petit bijou acide.